La FFDSB, 70 ans d’engagement sur le terrain
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Un engagement au quotidien
Parce qu’ils incarnent le don de sang dans les territoires et entretiennent le lien social ; parce qu’ils participent activement aux collectes, recrutent, accueillent et accompagnent les donneurs ; parce qu’ils défendent l’éthique, du plus petit village de France jusqu’aux bancs de l’Assemblée nationale, voire au-delà, les bénévoles des 2 850 associations de la Fédération Française pour le Don de Sang Bénévole (FFDSB) sont indispensables. L’EFS ne pourrait rien sans eux et vice versa.
Mais comment est né cet engagement ? Par quoi se traduit-il au quotidien ? Et quel est son avenir, à l’heure où le bénévolat, comme le don du sang, doivent relever des défis majeurs ?
Une organisation maillant tout le territoire
Ce rôle, ils l’assurent depuis 1949 à travers une organisation qui s’inspire aujourd’hui de celle de l’EFS et est en lien avec elle. Avec une Fédération, la FFDSB, qui rassemble 95 Unions Départementales (UD) fédérant elles-mêmes 2 850 Associations pour le don du sang bénévole (ADSB), aussi appelées amicales. Et au-dessus des UD, des Comités Régionaux, à raison d’un à deux par établissements régionaux (EFS).
A chacun de ces échelons, les contacts avec les équipes de l’établissement sont à la fois opérationnels, institutionnels et stratégiques, comme l’explique Jacques Allegra. « Au niveau fédéral, nous avons deux membres votant au Conseil d’administration de l’EFS et nous sommes liés par une convention de partenariat, qui a été renouvelée en septembre, pour 4 ans, et qui nous alloue une subvention ».
Ce à quoi Lola Terrasson ajoute : « Au niveau national, notre établissement travaille avec la FFDSB au sein de ses deux Commissions fédérales : l’une dédiée à la communication et l’autre à la transfusion ».
« Par ailleurs, tous les présidents des UD et des Comtés régionaux participent activement à nos Comités de promotion du don en région. Ils sont ainsi pleinement associés et informés de nos enjeux stratégiques et de nos choix d’organisation, pour pouvoir les relayer aux ADSB. Enfin, depuis peu, nous essayons aussi de les impliquer dans nos Comités de Maison du don, notamment pour parler du plasma », complète Bruno Danic.
Témoignage
Depuis toute petite, j’ai toujours voulu aider les gens, c’est ma vocation
C’est pour ça que j’ai choisi des études de santé. Mais en attendant d’être utile à 100 %, j’ai cherché un engagement sur internet et j'ai postulé auprès du réseau de la FFDSB. Le directeur de l'association d’Étampes m’a contactée et quelques jours plus tard, j’allais chercher mes premiers prospectus pour les distribuer dans mon village.
Clémentine
Bénévole au sein de l’ADSB d’Étampes et étudiante en Pharmacie
Un rôle indispensable aux multiples facettes
Sur le terrain, au-delà de leur appui opérationnel et considérable en collecte (recherche de lieux, promotion du don, annonce des collectes, accueil et accompagnement des donneurs, collation), « nos bénévoles incarnent le don de sang dans les territoires, ils apportent la convivialité en collecte et sont un facteur de lien social reconnu, se réjouit Jacques Allegra.
« Nous sommes présents à tous les temps forts de nos communes : le forum des associations, l’accueil des nouveaux habitants, les manifestations culturelles et sportives. Et nous ne manquons jamais une occasion pour parler du don de sang ». Un rôle qui fait du président de chaque Amicale, un leader d’opinion connu et respecté.
Cette reconnaissance, ils la mettent à profit pour promouvoir l’éthique du don de sang, y compris auprès des élus de la nation. « Parce qu’ils sont intimement liés à la vie des territoires, les représentants des bénévoles, qu’ils soient départementaux, régionaux ou fédéraux, sont des ambassadeurs du don de sang, y compris sur le plan politique.».
La FFDSB en chiffres clés
2 850
40000
Attractivité, éthique & souveraineté
Comme la plupart des associations, le défi n°1 de la FFDSB est l’attractivité, d’autant que la plupart de ses membres ont plus de 55 ans. « Mais les mentalités ont évolué, la mobilité s’est accrue et les attentes des bénévoles d’aujourd’hui ne sont pas celles d’hier. C’est donc beaucoup plus difficile pour nous d’attirer et de fidéliser des jeunes, avoue Jacques Allegra. « Dans certaines régions, nous avons mis en place des groupes dédiés mais cela reste marginal pour l’instant. ».
Un constat que partage l’établissement, comme le souligne Lola Terrasson : « Les bénévoles nous sont indispensables, donc l’enjeu pour nous est de les garder à nos côtés. Sans nous immiscer dans le recrutement de leurs futurs bénévoles, nous pouvons les y aider. Notamment en repensant leur rôle et en nous assurant de leur confier des missions qui les intéressent, au plus près des donneurs ».
Les deux autres défis que doivent relever ensemble l’EFS et la FFDSB sont l’éthique et la souveraineté, dans le combat pour augmenter la collecte de plasma. « La fédération est très engagée en faveur du don de plasma car sa raison d’être est l’éthique », précise Bruno Danic.
Et Jacques Allegra de conclure « Nous voulons à tout prix éviter que les médicaments dérivés du sang tombent dans l’escarcelle du privé. Car nous sommes convaincus que seul un collecteur public puissant peut assurer la fourniture de ces médicaments aux patients. On se bat donc comme des lions pour que l’EFS ait les moyens de sa mission de service public. Et qu’un fractionneur public soit en mesure d’assurer les besoins nationaux. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour mobiliser le plus de donneurs possible ».
Témoignage
Le don de sang, je suis tombée dedans quand j'étais enfant !
Mes parents, tous les deux bénévoles, nous ont toujours emmenés avec eux sur les collectes. Donc bien avant d’avoir 18 ans, j’étais déjà embauchée sur place ! Puis j’y suis rentrée officiellement. L’amicale m'a poussée à me former, à m'informer et c’est ainsi que j'ai progressé dans le don de sang.
Stéphanie Tartarat
Vice-présidente de l’ADSB de Saint-Étienne-du-Bois et Val Revermont
Un écosystème associatif qui fait vivre le don de sang
Pour promouvoir le don de sang et organiser ses collectes, l’EFS s’appuie sur un écosystème dont le cœur battant est la FFDSB, ses 2 850 amicales et ses 40 000 membres actifs présents sur tout le territoire.
Ce sont eux qui, au quotidien, assurent la promotion des collectes mobiles, trouvent les salles, accueillent les donneurs et les accompagnent notamment au moment de la collation. Mais ce sont eux aussi qui incarnent le don de sang dans les territoires et prennent en et défendent les valeurs du don bénévole.
D’autres acteurs y contribuent plus ponctuellement, comme le Rotary avec ses collectes « Mon sang pour les autres » ou le Lions Club avec ses collectes « Sang pour sang campus » dans les universités. Le premier a fêté en septembre 2023 son 500 000ème donneur de sang. Le second en a accueilli plus de 50 000 depuis sa création, dont la moitié de primo donneurs.
S’y ajoutent les associations de patients, dont la principale vocation est de défendre les intérêts des patients : l’association Laurette Fugain contre la leucémie, SOS Globi et l’APIPD contre la drépanocytose, l’IRIS contre les déficits immunitaires primitifs ou l’AFNP les neuropathies périphériques, etc.
Elles sont précieuses pour l’EFS car elles peuvent lui fournir une multitude de témoignages pour alimenter ses campagnes de communication. Certaines d’entre-elles, comme l’association Laurette Fugain, peuvent aussi contribuer ponctuellement à des collectes de l’EFS, voire en organiser.
Enfin, des associations comme Eurotandem ou Les Emplaqués se mobilisent aussi pour promouvoir le don de sang à travers les valeurs du sport. Elles organisent des événements sportifs pour sensibiliser la population, récolter des promesses de dons, voire recruter des donneurs et participer à des collectes.
3 questions à Agnès Caron
Agnès Caron est responsable de la planification et du développement des collectes en Gironde
Quel est votre rôle à l’EFS et celui des bénévoles ?
Je planifie, je propose une stratégie et j'organise avec mon équipe toutes les collectes mobiles de Gironde, qu’elles soient journalières ou événementielles. Les bénévoles de la FFDSB nous aident à trois niveaux. En amont de la collecte, en faisant de la promotion, le jour J en participant à l’accueil et à la collation, et en aval, en mettant en place des actions de terrain complémentaires à celles de nos chargés de communication.
Et concrètement, comment travaillez-vous avec eux ?
Sur mon territoire, il y a une petite quarantaine d'associations et 91 % des donneurs sont accueillis sur des collectes où une ADSB est présente. C’est pourquoi nous associons au plus tôt les bénévoles à l’organisation de nos collectes. Quand la planification est terminée et validée par nos partenaires (les mairies par exemple), mon équipe leur communique le planning prévisionnel ainsi qu’un planning mensuel validé. On s’assure de leur présence, on valide les modalités de la collation et on confirme la tenue de la collecte. Environ un mois avant, on leur fournit tous les moyens de communication nécessaires à sa promotion : affiches, flyers, panneaux de signalétique... Nous prenons également contact régulièrement avec eux pour échanger par téléphone ou les rencontrer, afin de faire un point et les remercier.
Qu’appréciez-vous particulièrement dans cette collaboration ?
L’engagement des bénévoles ! Quand des choses se compliquent ou qu’on est obligé d’annuler des collectes par exemple, certains expriment leur déception mais ils savent s’adapter et comprennent nos contraintes pour toujours mieux nous soutenir.